Malgré la fronde des parents, il n’y aura pas de lycée à Châtillon

Quatre nouveaux établissements doivent être construits ces prochaines années dans les Hauts-de-Seine.
Quatre nouveaux établissements doivent être construits ces prochaines années dans les Hauts-de-Seine. LP/Frédéric DUGIT

    Ils se sentent les « oubliés » du PPI, le Programme prévisionnel d'investissement voté par la région Ile-de-France pour les lycées. Les parents d'élèves de Châtillon n'en démordent pas. Ils ne comprennent pas pourquoi leur ville de 37 000 habitants n'a pas été retenue par la collectivité qui compte investir quelque 5 milliards pour des opérations de rénovation ou de construction d'établissements, d'ici 2027. Douze nouveaux lycées verront notamment le jour, dont quatre dans les Hauts-de-Seine (Bagneux, Courbevoie, Le Plessis-Robinson, et un autre sur le secteur Rueil-Nanterre-Colombes).

    « La démographie a explosé dans notre ville et désormais, tous les élèves de Châtillon ne peuvent plus être accueillis au lycée Monod (NDLR : limitrophe, mais situé à Clamart), explique Nevenka Canaguier, représentante de l'association autonome des parents d'élèves (AAPE). A Châtillon, de plus en plus d'élèves sont désormais obligés de se déplacer jusqu'au lycée de Châtenay-Malabry, ou bien à Montrouge ou au Plessis-Robinson… « Avec parfois des temps de trajet triplés par rapport à Clamart », poursuit-elle.

    Avec la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) et la PEEP (Parents d'élèves de l'enseignement public), les trois associations ont écrit à la région et à la mairie de Châtillon pour les interroger sur le sujet. Soutenus, dans leur démarche, par la conseillère régionale (PS) Nadège Azzaz. Les parents réclament soit la construction d'un nouveau lycée, soit d'une annexe du lycée Monod.

    Aucun terrain disponible suffisamment grand

    Contacté, le conseil régional ferme pourtant la porte : « Pour construire un lycée, une commune doit répondre à trois critères : avoir une surface disponible allant de 10 000 à 20 000 m2, que celui-ci soit accessible en transports en commun et qu'il puisse être cédé gratuitement à la région. » Or, Châtillon… ne disposait d'aucun terrain disponible de cette taille. « L'emprise foncière qui a été proposée ne répondait pas à ce critère », poursuit la région.

    Le maire (LR) de la commune, Jean-Pierre Schosteck, confirme : « La région a enfin constaté qu'il y avait une carence de place dans les lycées du secteur et Valérie Pécresse m'a contacté personnellement pour chercher une solution. » Mais la ville n'a pu proposer qu'un terrain à proximité du lycée Monod… d'une surface très insuffisante. « On peut retourner le problème dans tous les sens, mais un terrain d'un ou hectare ou deux, à Châtillon, cela n'existe pas », justifie le maire.

    C'est donc la ville voisine, Bagneux, qui a emporté la mise. « Il vaut mieux un nouveau lycée à Bagneux que pas de lycée du tout », insiste Jean-Pierre Schosteck. Qui assure que l'établissement pourra accueillir de nombreux Châtillonais, et donc les rapprocher de leur habitation.