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A Abidjan, la directrice du FMI annonce l’attribution d’un troisième siège à l’Afrique subsaharienne

Kristalina Georgieva s’est par ailleurs dite opposée aux mesures de plafonnement des prix ou aux subventions au carburant pour endiguer l’inflation qui frappe le continent.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 octobre 2023 à 10h37

Temps de Lecture 2 min.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, à Abidjan, le 5 octobre 2023.

L’Afrique va obtenir prochainement un troisième siège au conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) afin que le continent ait une « voix plus forte » au sein de l’institution, a affirmé sa directrice générale, Kristalina Georgieva, jeudi 5 octobre dans un entretien à l’AFP.

« J’ai de bonnes nouvelles pour l’Afrique ! Nous nous préparons à avoir un troisième représentant pour l’Afrique subsaharienne au conseil d’administration », a-t-elle affirmé à l’occasion de son passage à Abidjan, en lever de rideau des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui débutent lundi à Marrakech, au Maroc. « Des discussions sont en cours sur la manière dont le continent doit s’entendre et comment cela doit se faire, mais ce qui importe est que cela signifie une voix plus forte pour l’Afrique », a-t-elle ajouté.

La Banque mondiale a également annoncé la création d’un troisième siège pour les pays africains dans son conseil d’administration, une décision qui devrait être validée à l’occasion des réunions annuelles. Ces annonces confirment la tendance d’un rééquilibrage du poids des pays en développement au sein des institutions de Bretton Woods. Actuellement, les Etats étant actionnaires, leur participation est au prorata de leur PIB, ce qui donne un pouvoir plus important aux Etats-Unis ou à l’Union européenne (UE).

Rappelant que la guerre en Ukraine, après la pandémie de Covid-19, avait un « impact dévastateur, en particulier pour les pays à la capacité fiscale limitée », Mme Georgieva a déploré les effets néfastes de l’inflation, notamment sur les produits alimentaires. « Plus de 144 millions de personnes ont des difficultés à se nourrir ou à nourrir leurs familles » en Afrique, a-t-elle souligné. Pas question pour autant d’encourager les mesures de plafonnement des prix ou les subventions au carburant, par exemple, pour l’endiguer.

Un risque de « décennie perdue »

« Ce que nous voulons, c’est que les pays gagnent la bataille contre l’inflation. Cela ne va pas arriver si on injecte davantage d’argent sans les bons fondamentaux pour que l’économie fonctionne efficacement. Plutôt que de subventionner les prix de la nourriture ou de l’essence, nous recommandons de soutenir directement les populations les plus pauvres », a martelé la patronne du FMI. « Nous voulons saluer la plupart des pays, qui ont été très prudents dans leur gestion de l’inflation […] et aussi dans leur gestion de la dépense publique, tout en diminuant graduellement le déficit », a-t-elle poursuivi.

Evoquant une prévision de croissance « juste au-dessus de 3 % » pour l’Afrique subsaharienne en 2023, Mme Georgieva a toutefois dit s’attendre « à de meilleures perspectives en 2024 ». Et si le FMI continue, depuis la crise du Covid-19, son soutien exceptionnel via notamment des « prêts à taux zéro », Mme Georgieva assure qu’elle se rend à Marrakech pour demander « plus » aux Etats mais aussi au secteur privé, très attendu pour sa contribution dans les pays émergents.

Dans son rapport régional publié mercredi, la Banque mondiale s’est de son côté inquiétée d’un risque de « décennie perdue » pour l’Afrique subsaharienne, pointant notamment l’instabilité et la fragilité, notamment politique, « grandissante », ainsi que la montée des conflits et violences. La région ne devrait en effet connaître qu’une croissance annuelle de 0,1 % de son PIB par habitant pour la période 2015-2025.

Interrogée sur la situation au Sahel, où trois pays (le Mali, le Burkina et le Niger) sont gouvernés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat et minés par des violences djihadistes, Mme Georgieva a défendu le maintien d’une aide « minimale », notamment pour des raisons « humanitaires ». « Nous avons la responsabilité de nous assurer que ces pays ont un minimum de capacités financières. Nous ne devons pas oublier les hommes, les femmes et les enfants qui ont besoin de nous », a-t-elle affirmé.

Le Monde avec AFP

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