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Covid-19: des «frémissements» en métropole

50,1 nouveaux cas pour 100.000 habitants ont été détectés en sept jours dans le département de Mayenne (ici un site de dépistage de la maladie installé à l’intérieur d’un gymnase à Laval). STEPHANE MAHE/REUTERS

Mayenne, Aquitaine, Ile-de-France: plusieurs régions enregistrent une hausse significative des nouvelles contaminations.

«Le virus continue à circuler sur le territoire.» La phrase est inlassablement répétée dans chaque point quotidien de la Direction générale de la santé. Mais doit-elle aujourd’hui nous inquiéter davantage? Plusieurs indicateurs font l’objet d’une attention particulière, comme le nombre de clusters: 386 cas groupés ont été recensés depuis le 9 mai, dont 8 nouveaux entre mardi et mercredi et 154 toujours non «clôturés».

Autre point de vigilance, le taux de reproduction effectif (R) du virus, autrement dit le nombre moyen de personnes qu’un malade contamine: il est passé au-dessus de 1 depuis plus de quinze jours. Or «une valeur supérieure à 1 est en faveur d’une tendance à l’augmentation du nombre de cas», mettait en garde récemment Santé publique France (SpF). En outre, SOS médecins a réalisé 577 interventions pour suspicion de Covid-19, selon le bilan de mercredi soir, soit 6% de l’activité totale, un chiffre qui a doublé en un peu plus d’une semaine. Les passages aux services d’urgence évoluent en revanche assez peu, représentant 0,5% de l’activité totale.

Au niveau national, tous les indicateurs - qui dépendent aussi du nombre de tests effectués - ne sont toutefois pas inquiétants. Les nouvelles admissions à l’hôpital - 133 recensées mercredi - évoluent peu depuis le début du mois. Sur la semaine du 28 juin au 4 juillet, le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas détectés en une semaine pour 100.000 habitants, était inférieur au seuil fixé à 10 cas pour 100.000 habitants. Autre indicateur clé: le taux tests positifs, qui reste relativement stable à 1,4% en moyenne, même si les chiffres de la semaine écoulée ne sont pas encore disponibles.

«Rester vigilant»

La situation épidémiologique doit être lue au regard de l’ensemble des indicateurs, rappellent les autorités sanitaires. Aujourd’hui, tous ne sont pas alarmants. Localement cependant, des «frémissements» sont scrutés de près, avec la crainte qu’ils ne soient les signes d’une reprise à bas bruit de l’épidémie qui a déjà fait plus de 30.120 morts en France. Outre la Guyane, où la circulation du virus reste «préoccupante» , la Mayenne, qui compte plusieurs foyers, a dépassé le seuil d’alerte avec 50,1 nouveaux cas pour 100.000 habitants détectés en sept jours, selon SpF. Le nombre de personnes hospitalisées y a doublé et la situation est «problématique», a admis le ministre de la Santé jeudi sur France Inter.

«On ne constate pas de saturation» dans les hôpitaux, mais «il faut rester vigilant», a pour sa part précisé le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire, Jean-Jacques Coiplet. Olivier Véran a également évoqué des «signaux faibles de reprise» dans des hôpitaux parisiens, comme le nombre d’appels à SOS Médecins, au Samu et d’admissions à l’hôpital. «On observe en effet ce frémissement avec quelques nouveaux cas en réanimation alors qu’il n’y en avait plus depuis mi-mai», note Jean-Michel Constantin, chef du service anesthésie-réanimation à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. «Est-ce que ce sont les prémisses d’une “réascension” du virus, difficile à dire, mais nous restons vigilants», ajoute-t-il.

Le virus semble aussi se propager dans les régions qui avaient été plus épargnées lors du pic épidémique du printemps. L’ARS Nouvelle-Aquitaine indique ainsi que «depuis début juillet, des frémissements au niveau des indicateurs sont observés» : un taux de reproduction effectif d’1,32, dix clusters en cours, un nombre de cas testés positif au Covid-19 qui a doublé entre fin juin et début juillet… «L’apparition de nouveaux cas groupés ces derniers jours démontre qu’il faut se ressaisir», prévient l’agence, qui rappelle que «la situation peut évoluer très rapidement». La Gironde est désormais considérée comme un «département en situation de vulnérabilité» par SpF. Les autorités le disent et le répètent donc: «Les gestes barrières restent plus que jamais de mise» et «il est nécessaire de se faire dépister dès l’apparition des premiers symptômes de la maladie, même bénins».

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40 commentaires
  • SYLVIE PICARD 2

    le

    Plus on cherche plus on trouve... Vivement que les journalistes trouvent un autre sujet à se mettre sous la dent ! Je vais bientôt arrêter mon abonnement, ras le bol de cette hysterie entretenue par les médias, tous des moutons ( moi y compris car on n’aime pas le choix)... on est mortel et ce n’es pas la peste ! Arrêtons de pourrir l’avenir de nos jeunes STOP

  • Jhamen

    le

    Mais c'est bon...

  • chbourg

    le

    Qu'a fait le déconfinateur Mr Castex ? Tout n'a donc pas été prévu ? A t il préféré le prestige de 1er ministre plutôt que la santé des français ?

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