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« L’irruption du Covid-19 dynamise le secteur pharmaceutique et donne naissance à des collaborations inédites »

Patrick Biecheler, consultant dans le secteur pharmacie santé, constate que les aides publiques au développement de médicaments sont plus faibles que pour la recherche de vaccins.

Propos recueillis par 

Publié le 06 octobre 2020 à 05h00

Temps de Lecture 4 min.

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Patrick Biecheler est associé du cabinet de conseil Roland Berger, chargé du secteur pharmacie santé. Il connaît l’industrie pharmaceutique de l’intérieur, pour avoir travaillé chez Sanofi et AstraZeneca, dont il a été directeur marketing de 2004 à 2006. Chez Roland Berger, il assiste les entreprises dans l’élaboration de leur stratégie et la gestion de leurs catalogues de produits. A ce titre, il observe de près la façon dont le secteur se mobilise dans la recherche de traitements contre le Covid-19.

Quelles sont les entreprises pharmaceutiques impliquées dans la recherche de traitements contre le SRAS-CoV-2 ?

Elles se comptent par dizaines, et sont de tailles diverses. Tous les poids lourds de l’industrie cherchent des traitements. Même les fabricants de vaccins dont les essais cliniques sont les plus avancés, comme Pfizer et AstraZeneca, explorent en parallèle des pistes thérapeutiques, au cas où le développement de leur vaccin n’aboutisse pas, ou n’ait pas l’efficacité escomptée. Des entreprises de taille plus modeste sont aussi sur les rangs. La société biotech spécialisée en santé féminine Mithra, par exemple, est en train de mener des essais cliniques pour déterminer si un œstrogène (hormone féminine) peut jouer un rôle protecteur contre le Covid-19. Pour les biotechs et les medtechs, dont les axes de recherche privilégiés sont justement les anticorps ou les protéines thérapeutiques, l’irruption du coronavirus offre un terrain d’expérimentation rêvé, qui dynamise le secteur et donne naissance à des collaborations inédites avec de gros laboratoires et des centres de recherche publics.

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Quelle est la stratégie de recherche adoptée par les laboratoires ?

La pandémie exige que l’on trouve une solution thérapeutique le plus vite possible. Or, le développement d’un médicament prend généralement entre trois et sept ans. C’est pourquoi les laboratoires font avec les moyens du bord, en pratiquant ce que l’on appelle le repositionnement : ils passent au crible des molécules maison existantes, qui peuvent déjà être commercialisées, ou encore en phase de développement, et tentent de déterminer si elles peuvent avoir une efficacité dans le traitement du Covid-19. Cette méthode permet de réduire la durée des essais cliniques, dans la mesure où la sécurité de ces molécules a déjà été démontrée. Les entreprises épluchent aussi leur « bibliothèque », où reposent des milliers de molécules qui n’ont pas encore forcément trouvé leur utilité. Dans cette course, les laboratoires qui travaillaient déjà sur les antiviraux, ou les anticorps monoclonaux pour des usages en immuno-oncologie, comme Roche ou Merck, partent avec un temps d’avance.

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