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Les stratégies de dépistage du coronavirus laissent perplexes patients et professionnels

Depuis quelques jours, confrontés à un nombre croissant de demandes de tests, plusieurs hôpitaux ont fait le choix de faire évoluer leur politique.

Par  et

Publié le 11 mars 2020 à 05h27, modifié le 11 mars 2020 à 16h13

Temps de Lecture 4 min.

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Une infirmière du CHU de Bordeaux transporte des échantilons prélevés sur des patients, le 9 mars.

Au centre de régulation du SAMU des Yvelines, où le nombre d’appels a été multiplié par quatre en moins d’un mois, le coronavirus est le sujet de presque toutes les demandes. « Les gens veulent tous être testés, il y a une anxiété épouvantable avec ce qui se passe en Italie », raconte le docteur Wilfrid Sammut, le représentant départemental de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).

Passage obligé pour obtenir une prescription pour un test, le 15 limite désormais ses ordonnances. « On est hors cadre par rapport à ce qu’on nous demande », à savoir continuer à tester des personnes pas ou peu symptomatiques pour « rechercher le cas zéro », explique le docteur Sammut. « Vu le nombre de personnes contaminées, dit-il, on a pris le parti de ne tester que les cas potentiellement graves, les sujets âgés symptomatiques et les soignants. »

Tests réservés aux cas les plus graves

En ligne avec ce changement de stratégie, plusieurs hôpitaux ont aussi fait évoluer leur politique en matière de dépistage. Reconnaissant ne pas être « en capacité » de tester les autres patients, Marc Noizet, le chef des urgences de l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse (Haut-Rhin), a annoncé, mardi 10 mars, ne plus prélever depuis une semaine tous les patients présentant une suspicion de coronavirus, mais uniquement ceux « qui sont hospitalisés et qui présentent des critères de sévérité ». Une décision similaire a été prise à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). « Nous sommes limités par le nombre de tests que nous pouvons réaliser : les virologues ne peuvent pas travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept », lâche le professeur Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière à Paris.

« Il nous arrive exactement la même chose qu’en Chine : au début, les médecins testaient tout le monde, et ils ont fini par établir des diagnostics à partir de radios », analyse Eric Caumes, qui s’interroge aussi sur la pertinence de ces tests pour établir le bilan quotidien du Covid-19.

Rappelant que certains décès attribués au coronavirus peuvent avoir pour cause d’autres pathologies dont souffraient les patients, l’infectiologue estime qu’il y a dans le bilan publié chaque jour par le ministère de la santé « trop de morts et pas assez de cas, puisqu’on ne teste pas tout le monde ». Le décompte est d’autant plus biaisé que les critères pour obtenir un test varient d’un département à l’autre. Là où le virus est encore peu présent, l’objectif reste de dépister tous les cas suspects, et d’identifier les « patients zéro » pour circonscrire sa diffusion. Là où il circule activement, cette approche est abandonnée, et les tests réservés aux soignants pour orienter les soins.

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