L’instruction du premier ministre donnée aux préfets, mardi 11 août, « de se rapprocher des élus locaux pour étendre le plus possible l’obligation du port du masque dans les espaces publics » n’a pas épargné Bordeaux. Lors d’une conférence de presse mercredi, qui a réuni le maire récemment élu Pierre Hurmic (EELV) ainsi qu’Hélène Junqua, directrice générale adjointe de l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, et Martin Guespereau, préfet délégué à la défense et la sécurité, la municipalité a déroulé son nouveau plan d’action pour lutter contre la propagation du Covid-19 sur le territoire néo-aquitain.
Le port du masque obligatoire, que l’ancien maire de Bordeaux Nicolas Florian (LR) avait imposé grâce à un arrêté préfectoral le 11 mai dernier – avant d’y mettre un terme le 24 juin −, va à nouveau entrer en vigueur samedi 15 août, dans les deux artères commerçantes principales de Bordeaux, les rues de la Porte-Dijeaux et Sainte-Catherine.
« Cette décision nous paraît d’autant plus cohérente qu’actuellement le port du masque est obligatoire dans les commerces de ces rues bordelaises, véritables centres commerciaux à ciel ouvert avec une concentration importante. L’intégralité des commerçants joue déjà le jeu », a déclaré le maire de Bordeaux. L’édile a précisé que « même s’il n’y avait pas de décision nationale prise, on se posait la question depuis quelques jours en voyant que la plupart des grandes métropoles le faisaient aussi. Nous serions venus à ce type de mesures indépendamment du contexte national ».
« Apprendre à vivre avec le virus »
Si pour ce premier week-end, la pédagogie sera de mise, le maire de Bordeaux a rappelé que l’amende de 135 euros sera ensuite appliquée à tous ceux qui dérogeront à cette obligation de port du masque. Les quais de la ville ne sont pas pour l’heure concernés par cette mesure, mais des animateurs rencontreront les Bordelais dans cet espace très fréquenté sur les bords de la Garonne, « pour éviter que les rencontres ne se terminent en cluster [regroupements de cas]. Le but de toutes ces initiatives est d’inciter nos habitants à apprendre à vivre avec le virus et peut-être durablement », a-t-il rappelé.
Les bilans de la situation sanitaire au 11 août relevaient en effet 11 clusters en Nouvelle-Aquitaine, dont un peu plus de la moitié en Gironde, et 4 dans la métropole bordelaise. « La plupart de ces clusters apparaissent dans des groupes et à l’occasion d’évènements festifs, privés, comme des fêtes organisées par des jeunes qui spontanément se regroupent pour être ensemble », a développé la directrice générale adjointe de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
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