Profitant du retrait américain des institutions multilatérales, le président chinois Xi Jinping s’est présenté comme le meilleur garant de la santé publique dans le monde, lundi 18 mai lors de la séance virtuelle d’ouverture de la 73e Assemblée mondiale de la santé. Un véritable tour de force alors que le Covid-19, apparu en Chine fin 2019, continue de paralyser la planète. Impérial, assis devant une fresque représentant la Grande Muraille de Chine, Xi Jinping a d’abord répondu implicitement aux critiques, émises notamment par les Américains, en affirmant que la Chine, « dans un esprit ouvert, transparent et responsable, a communiqué sans tarder les informations liées à la maladie à l’OMS et aux pays concernés ».
Alors que, ces derniers jours, l’Australie a réussi à convaincre de nombreux pays à lancer une enquête sur le Covid-19 – une initiative qui lui vaut d’être sanctionnée économiquement par Pékin – Xi Jinping a fait une concession de taille, en « soutenant une évaluation globale de la réponse internationale après que la maladie aura été jugulée dans le monde ».
Mais celle-ci doit « être pilotée par l’OMS » et se faire dans « le principe de l’objectivité et de l’impartialité ». L’enquête devra donc aller bien au-delà d’une recherche de l’origine du virus, comme le réclament les Etats-Unis. De plus, pour Pékin, comme pour l’OMS, cette enquête est prématurée. « Endiguer la maladie » reste l’urgence du moment.
Placé depuis plusieurs semaines sur le banc des accusés par les Etats-Unis, le président chinois s’est au contraire offert le luxe de critiquer Washington. Contrairement à Donald Trump qui a annoncé en avril la suspension de la contribution financière américaine à l’Organisation mondiale de la santé, Xi Jinping a accordé un plein soutien à celle-ci et à son directeur général, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Soutenir l’OMS, c’est soutenir la coopération internationale et sauver des vies », a résumé Xi Jinping. Celui-ci a appelé la communauté internationale à, au contraire, « accroître son soutien politique et financier à l’OMS ». Une demande reprise ensuite par de nombreux pays.
Pas la moindre critique contre Pékin
Le 4 mai, la Chine était apparue plutôt en retrait lors de la conférence internationale lancée par la Commission européenne pour la recherche d’un vaccin et de traitement contre la pandémie. Manifestement, Xi Jinping n’entendait pas laisser à son ambassadeur à Bruxelles le soin d’annoncer la stratégie chinoise. Le président a annoncé lundi que le futur vaccin chinois serait « un bien public mondial ». Il a également annoncé accorder « d’ici deux ans une aide de 2 milliards de dollars pour soutenir les pays touchés, notamment les pays en développement ».
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