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Covid-19 : que reste-t-il, après trois ans de pandémie ?

La banalisation de l’infection est une évidence, le « vivre avec » est devenu réalité, et beaucoup ont perdu l’habitude des gestes barrières. Un « rendez-vous manqué » pour certains chercheurs, même si d’autres voient quand même des avancées.

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Publié le 11 mars 2023 à 05h15, modifié le 11 mars 2023 à 14h56

Temps de Lecture 6 min.

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Le 11 mars 2020, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qualifiait pour la première fois le Covid-19 de pandémie. En trois ans, la maladie s’est installée durablement dans le paysage, alors même que la plupart des stigmates de cette étrange période de confinements, de couvre-feux et d’isolements ont disparu de l’espace public.

Si des masques s’observent encore sur quelques visages dans les transports en commun et établissements de santé, la plupart des tentes de dépistage ont disparu des trottoirs, les centres de vaccination ont quitté les salles municipales et les autotests ne composent plus les têtes de gondole des pharmacies. Le passe vaccinal n’est plus exigé à l’entrée d’un lieu public et la primovaccination n’est même plus recommandée par la Haute Autorité de santé (HAS).

La banalisation de l’infection est une évidence. C’est comme si la prophétie autoréalisatrice du gouvernement, « vivre avec le virus », était enfin devenue réalité. Ce mantra répété à l’envi par les différents ministres et imposé par Emmanuel Macron a d’abord été utilisé pour justifier une stratégie opposée au « zéro Covid », adoptée par certains pays comme la Chine, puis pour accompagner les mesures de restriction guidant les processus de déconfinement des deux premières années. En 2022, l’expression a encore pris une coloration différente. Lorsque la population a été submergée par le raz de marée Omicron (plus de 365 000 infections par jour au 24 janvier 2022), la nécessité de « vivre avec » s’est imposée à tous. Et c’est paradoxalement au moment où les contaminations restaient très fortes que les mesures de restriction ont commencé à être levées.

La fin de l’obligation du port du masque dans les lieux publics, entreprises et écoles a été annoncée le 3 mars 2022, lorsque près de 52 000 personnes attrapaient le virus tous les jours. En comparaison, lors du deuxième confinement, du 30 octobre au 15 décembre 2020, le pic avait à peine dépassé 48 000 cas par jour.

La différence, entre ces deux périodes, est que près de 60 % de la population avait reçu au moins trois doses de vaccin. Depuis la loi du 30 juillet 2022 mettant fin aux régimes d’exception encadrant la gestion sanitaire de l’épidémie, deux vagues supplémentaires ont entraîné la mort de plus de 12 000 personnes en France.

« La mobilisation diminue »

« On s’est aperçu que la population s’adapte aux indicateurs : lorsque l’incidence baisse, on cesse de se protéger. Et cette banalisation du risque s’accélère au cours du temps ; à chaque vague, la mobilisation cognitive et comportementale diminue », analyse Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’Ecole des hautes études en santé publique (Ehesp). Y compris lors de la triple épidémie grippe-bronchiolite-Covid-19 de l’hiver 2022, la remontée de pratiques comme le port du masque dans les transports a été très limitée (+ 10 %, selon le chercheur).

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