Chronique «Aux petits soins»

Vacciner contre le papillomavirus, coup d’épée dans l’eau de la santé publique ?

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L’annonce présidentielle d’une généralisation de la vaccination contre le HPV soulève un certain scepticisme, tant le retard français n’a pas été analysé et que l’état de la médecine scolaire ne prête pas à l’optimisme.
par Eric Favereau
publié le 7 mars 2023 à 7h20

«Généraliser la vaccination contre le papillomavirus au collège», quelle bonne idée ! Mais pourquoi diable ne pas y avoir pensé plus tôt ? La semaine dernière, l’erreur a donc été rattrapée. Lors d’une visite dans un collège en Charente, le Dr Macron a pu dire : «Cette campagne de vaccination ne sera pas obligatoire mais on va la proposer à vos parents.» Tout en précisant : «Ce vaccin a du sens, il existe, il est efficace.» Et ajoutant, bizarrement : «Ce vaccin est inoffensif quand on le prend aux âges recommandés.» Drôle de phrase. Cette mesure devrait permettre, dit-on, à 800 000 élèves par an d’être protégés contre les cancers liés à ce virus, l’une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues.

A priori, donc, on ne peut que s’en féliciter. Et pourtant tout porte à croire que cela va faire un flop, les autorités françaises ayant la mauvaise habitude de réduire la santé publique à des annonces. D’abord, le rappel de quelques données. Voilà un virus, le papillomavirus (ou HPV en anglais) qui n’est pas sans risque, responsable chaque année en France de 6 000 nouveaux cas de cancers dont 2 900 cancers du col de l’utérus, provoquant plus de 1 000 décès par an, mais aussi 1 500 cancers des voies ORL, ou encore 200 cancers de la vulve ou du vagin. Le HPV se transmet uniquement lors de rapports sexuels. Comme ces dits cancers sont liés à une cause infectieuse, il y a eu donc eu la possibilité de concevoir un vaccin. En 2006, bonne nouve

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